Junjou Romantica T.2 - Edition Canada

Blaise avait repoussé de trois jours le départ chez son père, ce qui n'était pas une grande perte. Tout ce qui pouvait le contrarier un minimum lui faisait plaisir. La visite de la Russie avait donc été un bon prétexte. Il avait un horaire chargé, mais c'était une bonne chose, c'était toujours stimulant d'avoir un planning chargé.

Blaise était venu en avion en première classe, même s'il aurait pu s'y rendre en jet privé, mais il aimait montré une bonne image de lui, et "économiser pour la planète" c'était une bonne publicité. Il était maintenant dans la limousine qui allait l'amener jusqu'à son petit ami. Il se sentait déphasé avec le décalage horaire, seulement il ne l'aurait montré pour rien au monde.

Il était donc toujours aussi propre sur lui, et semblait parfaitement reposé.



Dual avait vu plusieurs opportunité de son coté, même si le timing aurait été compliqué, mais si Iza gardait ses parents en bas en jouant par exemple une partie de carte pendant que lui prétextait d'être fatigué et montait en haut ... mais il suffisait que les planches du bureau grince un peu fort et ca pouvait vite devenir compliqué, alors il comprenait qu'Iza préfère qu'il fasse quelque chose pendant que son père n'était pas à la maison.

- Oui, j'ai une idée, mais j'ai besoin de ton ordi portable.

Le challenge lui plaisait beaucoup en tout cas. Lui, il devait avouer qu'il était plutot content de faire ce genre de missions. Il était dans le camp des gentils mais il pouvait quand même s'amuser un peu et avoir sa dose d'adrénaline ? Que demander de plus ?

Ludmil attendu qu’on lui apprenne que son petit-ami était escorte jusqu’au café. Il agita la main dans la direction de ses employés pour les congédier. Ils pouvaient s’occuper de ses grands-parents en attendant. Mais deux autres restaient toujours à sa droite et sa gauche.

Quand il reconnu les pas de Blaise, il se pencha très légèrement pour voir s’il le percevait. Une chevelure qui brillait légèrement à la lueur des éclairages , un déplacement qui se laissait entendre sans être trop bruyante, un vent de calme.

- Blaise. Ton vol n’a pas été trop long ?

Il alla poser une main sur son avant-bras. Puis il ajusta une de ses propres mèches de cheveux «  Le café ou cet étage est spécialement pour nous. Mon grand-père a demandé à ce que le service parle anglais et français pour que tu sois à l’aise.  » indiqua t-il en avançant dans le couloir .

- Vous vous entendrez bien. Pas de soucis à se faire sur l’homosexualité. Il n’y aura en aucun cas des questions , des réflexions …

Il s’arrêta de parler pour se tourner vers Blaise «  Mais la mafia est le principal problème . Mon topo n’était pas trop long ? Je me le suis répéter 10 fois pour qu’il fasse 2 minutes 30. Assez pour marcher vers la table en toute tranquillité.  »

Ludmil était un peu stressé .



Iza était stressé pour sa part. Il ne fallait pas rater cette occasion, il ne doutait pas que son père brûlerait les dossiers s’il le fallait. Tout ce qui permettait d’aider Milo ou la famille de Kian ou encore son ex était bienvenu.

Il se sentait encore redevable envers la famille de Kian et ils lui faisaient sentir. Iza garda sa serviette sur son épaule puis il observa Dual répondre à l’affirmative «  il est sur la commode , juste là  » puis il s’appuya sur le lit

- Le mot de passe c’est ton nom de famille et le chiffre 13 avec un Astérix précisa t-il

Puis il l’observa. C’est vrai qu’il avait pris du temps à l’attraper alors l devait pouvoir s’occuper des caméras pendant un moment . Au pire, Iza pourrait trouver une excuse s’ils arrivaient à avoir les dossiers sur une clef usb.

- Si je peux t’aider de quelconque manière … je suis là

Blaise s'approcha de Ludmil et alla lui caresser doucement le bras pour le détendre un peu. Mais évidemment, il avait déjà tout planifié. C'était pratique d'avoir un copain maniaque de l'organisation, il n'avait rien à faire.

- Oui, c'était tranquille.

Il le laissa faire son briefing car il savait que c'était important pour lui, mais il devait avouer que lui ne ressentait pas beaucoup de pression. Même si le papy ne l'aimait pas, ca ne changerait pas vraiment sa vie. Il n'avait pas besoin d'autorisation.

- C'était très bien, ne t'en fais pas.



Tugdual sentait que son petit ami était tendu. Il avait vraiment besoin que cette affaire se termine. Il voulait vraiment pouvoir lui apporter cette tranquillité. Le jeune garçon prit quand même le temps de mater son petit ami, il était trop beau quand il sortait d'une séance de sport. Il sortit tout de même de sa rêverie et alla prendre l'ordinateur.

- C'est vrai ? C'est trop mignon. Et le chiffre 13 c'est pour quoi ?

Il allait montrer un de ses secrets de voleur à Iza, mais ça ne le dérangeait pas. Il avait en effet étudier le hacking auprès d'un hacker professionnel qui l'avait "déniché" il y a quelques années et il lui avait appris pas mal de chose. Ca lui avait facilité pas mal de vol qui dépendait de vidéo surveillance. Il pouvait même interférer avec pas mal d'alarmes, donc c'était vraiment très pratique.

Il installa et utilisa plusieurs logiciels pour se connecter après un certain temps à la caméra du couloir. Il du prendre quelques minutes de plus pour réussir à produire l'effet qu'il voulait : l'image de la caméra resterait "figée" pour les quinze prochaines minutes. Il aurait pu faire en sorte que la caméra se déconnecte facilement, mais ca aurait été voyant. Alors que "figer" l'image, là, la supercherie ne devrait jamais être découverte.

- J'ai un peu perdu la main, mais ca devrait fonctionner. J'y vais du coup. Si jamais ta mère ou ton père entre, je compte sur toi pour les ralentir un peu.

Ludmil l’était. Il l’appelait grand-père devant les autres mais il était son père. Ceux qu’on appelle en cas de problèmes, dont on tient la main quand on a peur des monstres sous le lit. C’était son père et à la fin , son avis comptait plus que personne au monde.

Toutes ses implications, calculs avaient été un jour sous les yeux de son grand-père. Le seul qu’il avait continué de suivre sans l’autorisation de son père était Myron et voilà où ça l’avait mené.

Ils marcha en direction de la tablée. Le grand-père se leva pour aller serrer la main de Blaise d’une poigne ferme. Assuré mais visiblement pas vantard. «  Blaise. J’en ai longtemps entendu parlé.  ». La grand-mère avait un traducteur à ses côtés par mesure de précaution

- Vous avez fait bon voyage ? Votre journée sera chargée. Ludmil doit penser que vous êtes un homme de poids pour vous emmener dans une soirée pareille indiqua le grand-père en buvant son café

Ludmil essayait de bien se tenir et de ne pas montrer de faiblesses comme son père lui avait appris. Il attendit juste qu’on lui serve le thé qu’il commanda



Iza regarda Dual. Il n’était jamais discret quand il le matait, ça le faisait toujours sourire . Le 13 ? Il ne savait pas , il commença à réfléchir «  L’examen de police . Je l’ai réussi un 13 novembre .  » se rappela t-il en l’observant à l’œuvre

- C’est très impressionnant Dual. C’est des très bonnes bases de code lui affirma t-il

Iza comprenait pourquoi il avait eu temps de mal à mettre la main sur sa petite crapule préférée. Puis il hocha la tête . Évidemment , il ferait de son mieux . Sa mère était la plus imprévisible mais à cette heure , elle était au casino.


Toutes les choses devraient aller. Il alla donc descendre vers le salon pour intercepter quiconque . Dual pouvait s’occuper du bureau

Blaise ferait de son mieux pour faire bonne impression, mais il était plutôt confiant. Il serra la main du grand-père en retour, d'une poigne assurée. Il fit également un salut respectueux à la grand-mère, puis se concentra de nouveau sur le grand-père.

- J'ai aussi beaucoup entendu parlé de vous.

Il s'installa tranquillement à table tout en prenant le temps d'observer les deux interlocuteurs en face de lui. Il finit par prendre sa tasse, et la proposa à Ludmil : << Tu l'échange avec la mienne ? >> Il n'était pas fou, un minimum de précaution. Les grands-parents ne prendraient pas le risque d'empoisonner leur petit fils, mais le soi-disant amoureux de ce dernier, par contre ... S'il n'y avait rien dans sa tasse, il n'y aurait pas de problème.

- J'ai les épaules solides. Je ne serais pas un poids.



Dual manquait effectivement de discrétion quand ca concernait Iza. C'était plus fort que lui de l'admirer en même temps, il avait un corps bien entretenu, un visage parfait, des yeux si perçants, des petites lunettes trop sexy ... bref, il était divinement agréable à regarder. Oh, le 13 novembre. Il essayerait de retenir. Il adressa un grand sourire à son amoureux.

- Héhé, merci ! J'ai eu un bon professeur, mais je ne révèlerais rien à son sujet.

Dual était un très bon voleur, que ce soit de façon classique ou de manière informatique. Il aimait souvent dire qu'il avait laissé Iza le trouver car il voulait le charmer et qu'il le trouvait mignon. Si le policier chargé de son affaire avait été un homme bien moins charmant, il serait surement encore en cavale. Il ne se serait pas laissé distraire.

Il alla l'embrasser sur la joue avant de se lancer. Il sortit son matériel de crochetage une fois près de la porte interdite, et il commença son art une fois son petit ami en bas. Il ne lui fallu pas très longtemps pour entendre le petit "clic" caractéristique. Il pénétra à l'intérieur et referma la porte derrière lui. Il vérifia d'abord qu'il n'y avait pas d'autres pièges sur le chemin avant de prendre le risque d'avancer.

Le grand-père observa l’échange de tasse. Ludmil le laissa faire, il observa sa tasse de thé avec un air curieux. En tout cas, ce qu’il pouvait en voir. Mais à l’odeur , il comprit que le contenant ne détenait pas son goût préféré. Son thé rouge mélangé aux agrumes.

Le père fit donc demander une seconde tasse quand il remarqua que Ludmil buvait plus pour faire plaisir qu’autre chose «  Rapportez-lui son thé habituel . Deux cuillères et demi de miel  » soupira t-il un peu ennuyé . Il observa Blaise.

- Un homme de poids, un homme fort. répéta t-il Ludmil est la prunelle de nos yeux . De mes yeux. Les subterfuges tels que ceux-ci n’ont pas leur place

Dit-il tapotant la tasse que Ludmil avait fini par relâcher . «  Vous n’êtes pas dans ce monde ici  » insista t-il avant de s’adosser à son siège

- Ce que je veux dire par là , c’est que nous avons l’une des plus grandes forces pétrolières en Russie. Ce soir, vous rencontrerez des hommes politiques, des personnes riches , distinguées il soupira J’espère que vous me ferez une meilleure impression que le précédent

Ludmil sentait que son grand-père était à présent sur la défensive . Mince… peut-être qu’il pourrait parler politique ou … la grand mère alla doucement tapoter la main de son petit fils et lui parla un peu en russe.





- J’aurais bien aimé savoir qui est ce hacker

Il essayerait de lui retirer l’information un peu plus tard . Et Iza voulait bien le croire, parce que quel genre de voleur laissait des petits mots aux policiers qui essayaient de l’attraper. C’était à la limite de la demande de rendez-vous

Le bureau de son côté était normal. Quelques tableaux , des décorations et un ordinateur sur le bureau. Ses meubles étaient remplis de dossier en lien avec son travail. Rien de plus normal. Il avait aussi des photos de son fils et sa femme

Et aussi de quelques personnes qu’il avait du accompagner à cause du boulot

Blaise observa lui aussi la réaction du grand-père maintenant qu'il avait fait cet échange. Quand il demanda une autre tasse après que Ludmil ai bu plusieurs gorgées, il renvoya le serveur : << Pas besoin. >> Il redonna la tasse qu'il avait prise à Ludmil et qu'il n'avait pas touché, et reprit celle qu'il avait à la base.

- Justement. Vous n'auriez pas laissé votre petit fils boire quelque chose de dangereux pour lui. Je comptais la dessus. Vous dites que les subterfuges n'ont pas leur place ici, mais c'est une pensée naïve. C'est toujours ainsi que meurt les hommes honnêtes. Et je compte vivre longtemps.

Après tout, qu'est-ce qui lui disait qu'il pouvait faire confiance à ce grand-père ? Un idiot seulement se reposerait sur les dires de quelqu'un qui aimait sincèrement la personne concernée, et qui ne serait donc pas objectif. Il émit un petit rire à sa remarque.

- Parce que vous pensez que les subterfuges n'ont pas court dans votre monde distingué ? Je ne devrais pas être trop perdu, ne vous en faites pas pour moi. Je suis un homme riche, et distingué. Vous le constaterez par vous même. Mais je suis aussi dangereux, et malin, et je suis bien plus fier de ces atouts là.



Dual fit le signe de fermer sa bouche à clef et de jeter la clef très loin : << Mais tu peux essayer de me faire changer d'avis grâce à quelques douceurs, si tu veux, héhé. >> Il ne dirait jamais non à des tentatives de corruption ou de persuasion.

Dual repéra tous les éléments. L'ordinateur était surement protégé par un mot de passe, donc pour le moment, ce n'était pas ce qui l'intéressait le plus. Et puis, c'était plus sur d'utiliser des dossiers physiques qu'informatiques, avec tout ce qu'on pouvait faire au niveau piratage désormais. Il y avait de plus en plus d'hackeur, et de moins en moins de bon voleur. Lui, il aurait caché des trucs importants derrière les tableaux ou les décorations, mais il allait commencer par les dossiers, c'était ce qui lui semblait le plus logique. Il chercha d'abord parmi ceux qui étaient visibles, et chercha les noms qui l'intéressaient.

Ludmil récupéra sa tasse. C’est qu’il avait vraiment envie de boire son thé. Il n’aurait pas dit non à une seconde tasse. Malheureusement les choses paraissaient assez tendues.

- Non. C’est la pensée de personnes qui travaillent honnêtement. Pour quelle raison, j’empoisonnerai le petit-ami de mon fils ? l’homme porta sa main vers sa tasse

Ludmil écouta le petit silence qui s’était installé. Le grand-père lança un regard dans sa direction. Oh, il avait envie de faire qu’un avec le décor. «  N’en veut pas à Blaise. Il n’a pas l’habitude. Nous sommes rarement invité à des endroits sans d’autres enjeux que nous-même . Je te promets , il ne sera pas comme le précédent. Je te promets , comme je te l’ai dit … il sait tenir des conversations politiques, il est intelligent …  » insista t-il

- Ludmil. Tu as tout intérêt à ne pas te tromper, je ne punis jamais mais si je dois prolonger ton voyage ici pour que tu puisses … faire des bons choix , je n’hésiterai pas insista le père

Ludmil hocha la tête affirmativement, la grand-mère tenta de prendre le relais «  C’est déjà difficile pour ton père de te voir avec les yeux comme ça. Il est un peu nerveux . Il ne t’empêchera jamais de repartir . Il ne fait que parler , il est incapable de te dire non  ». Le jeune mafieux hocha la tête affirmativement

- Je n’ai plus beaucoup de temps. J’ai un rendez-vous expliqua le grand père en se levant

Il alla poser sa main sur l’épaule de son fils et sa femme se leva pour le suivre .









Les dossiers de Kian étaient toujours là malgré sa mort indiquée dans son dossier. C’était un suicide qu’il avait réalisé peu de temps après ses 18 ans . Il s’était jeté sur les rails avant le passage d’un train. Kian avait un grand frère , une mère seule . Cette dernière avait du mal à joindre les deux bouts et Kian ratait souvent les cours pour travailler .

Rien qui ne pourrait expliquer ses problèmes qui s’étaient accentués selon le dossier. Des troubles du comportement , de la colère . De son côté , le dossier de Milo ne se trouvait pas là. Mais quelques photos de Milo en train de tenir un diplôme de fin d’année à ses 13 ans était restée au sol à côté du tableau

Blaise ne comprenait pas où était le problème. Ce n'était pas lui l'idiot dans l'histoire. Ce grand-père allait forcément se faire avoir à un moment ou un autre, peu prudent comme il l'était. Mais il ne comptait pas être trop arrogant, par respect pour Ludmil.

- Pour me tester, par exemple. Et croyez moi, je travaille très honnêtement, pour quelqu'un de ma branche. Tous mes employés vous diront que je les paye très bien, et qu'ils ont de bonnes conditions de travail, avec un minimum de risque. Quand je conclus une affaire, je respecte ma parole. Je privilégie les alliances à la violence. Une main de fer dans un gant de soie, n'est-ce pas ?

Ludmil qui essayait de rattraper quelque chose. Mais quoi ? Il n'avait rien dit d'illogique ou d'horrible. Juste la froide réalité de ce monde. Ce monde n'était pas un monde de bisounours avec les riches distingués de l'autre, et les rustres violents de l'autre. Qui avait une vision du monde étriquée ? Tout était une nuance de gris. Il n'y avait pas de noir et blanc.

- Monsieur. Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, et vous avez peut-être été choqué par mes précautions, mais elles sont nécessaires. Je m'attend toujours au pire, et ainsi, il n'y a pas de mauvaises surprises. Jouez vous aux échecs ? Pour gagner, il faut anticiper les manœuvres ennemies, et ne pas révéler les siennes avant le dernier moment.

Cet entretien avait été plutôt court en tout cas. Si tous ces entretiens avaient cette durée de temps, sa journée ne serait pas si chargée que ça.



Dual s'empara du dossier de Kian, c'était déjà une bonne chose de faite. Mais c'était étrange qu'il n'y avait pas le dossier de Milo. Soit il l'avait embarqué avec lui pour aller le voir, soit il l'avait mieux caché. Bon, deuxième astuce de voleur, fouiller après d'éventuels endroits secrets. A commencé par des compartiments secrets dans les armoires.

- Pourquoi ? Ce n’est pas un entretien d’embauche, ni une guerre de territoire. Mon garçon m’a dit qu’il vous aimait sincèrement et a fois en vos capacités sociales pour intégrer les hautes sphères européennes. Pourquoi douterais-je de l’avis affirmé de mon fils ?

Dans ses yeux, on pouvait voir que Blaise avait mêlé d’eux thèmes qui n’allaient pas ensemble. Une rencontre de gendre et un test societal. Il n’était pas venu le tester mais le découvrir «  Je vois. Ce n’est pas l’impression que vous donnez en premier lieu. Donner votre aimé en pâture …  »puis il écouta le reste en collectant ses affaires

- Bien. Je vais vous donner un conseil. Vous jouez bien aux échecs , ici nous jouons aux dames . Les mises à morts sont sociales, l’attitude est reine , se montrer force de caractère sans être rupestre et protéger les siens. Mais cela m’est presque secondaire , vous pourriez rater ce bal . Une chose. Ludmil est mon enfant le plus cher et lui n’a pas de prix .

Ludmil observa ses grands parents partie et il posa sa main sur son front . Oh, bien . Il n’y avait pas de temps pour traîner «  Il faut qu’on aille dans mon appartement . Le tailleur y est ainsi que les cartes de présentations des différents invités pour que tu puisses mémoriser leurs noms .  » .












Il n’y avait rien que quelques photos de Milo dans les sous-tiroirs. Des moments qui étaient un peu plus de la vie quotidienne au cœur de la maison de l’adolescent . Pour le moment rien de très important

Blaise se parait toujours à toute éventualité, tout simplement. mais avec cette rencontre, il cernait un peu mieux ce grand père. Du genre à mettre l'honneur en premier, sauf son petit fils. Il ne devrait pas lui faire de coup tordu.

- Je me méfie naturellement de tout le monde, ne le prenez pas personnellement. Par ailleurs, je n'ai pas jeter Ludmil en pâture. C'était un risque calculé. S'il y a bien une chose en laquelle j'ai eu confiance, c'est votre amour pour lui. S'il y avait eu du poison dans la tasse, vous ne l'auriez pas laissé boire, tout simplement. Il ne courrait donc aucun danger.

Tester et découvrir, n'étais ce pas la même chose ? En tout cas, il prit note du conseil du grand père. Il alla boire une gorgée de son café : << Votre petit fils est entre de bonnes mains, ne vous en faites pas. Si cela peut vous rassurer, je vous laisserais me ruiner ou vous venger de moi si jamais je lui fais du mal volontairement. Entendu ? >>

Blaise les laissa ensuite partir et se releva pour suivre son petit ami : << Bon. Ca ne s'est pas si mal passé. Mais ton grand-père est... singulier >>



Duncan trouvait qu'il y avait beaucoup de photos de Milo quand même. On dirait presque qu'il était plus obsédé par lui que par les autres. Pourquoi ? En tout cas, puisque les double fonds ne donnaient rien, il vérifia qu'il n'y avait pas de double fond ou de trappe secrète sous la planche du bureau. Puis il vérifia derrière les tableaux. Il s'assurait de remettre les choses le plus possible à l'identique.

Le grand-père s’en alla sans faire entendre qu’aucun marché n’était conclu. Ludmil alla passer sa main dans son propre cou


- Ça aurait pu être pire

Bien qu’ils l’avaient sûrement frôlé du bout des doigts. Ludmil se leva , évidemment tout était déjà payé par son père. Il traversa de nouveau les couloirs du café , son chien le suivant fidèlement comme à son habitude

- Il n’est pas particulier. Il est juste différent de notre milieu habituel.

Expliqua le jeune homme. Puis il l’avait déjà expliqué à Blaise, son grand-père s’était éloigné du monde de la pègre par ses propres moyens en devenant richissime. Il avait donc en horreur la violence, les sacrifices etc.

- Même s’il dit ne pas s’intéresser au bal, ça serait tout de même bien venu que tu réussisse à charmer l’assemblée puis il entra dans la voiture

Ludmil laissa son chien s’installer “ Père est très sérieux et juste . Il nous donnera toujours une seconde chance. Je ne veux absolument pas le décevoir ”











Au niveau des tableaux se cachait un second ordinateur avec un mot de passe. Tandis qu’entre les lattes du bureau se trouvait le dossier de Milo expliquant son statut familial et un petit carnet qui semblait noter des dates précises de rendez-vous

Pour ce qui était d’Iza, il cru entendre un bruit devant chez lui. Il se leva , c’était son père qui était retourné de sa virée . Il sortit donc de la maison

- Wow , papa … c’est quoi cette griffure en plein visage

- Rien , c’est les aléas du métier

Blaise pensait tout de même avoir affaire à un homme avec un tempérament un peu calculateur ou en tout cas, plus ... signe d'un ancien mafieux. Ce n'est pas parce qu'il avait quitté ce monde là qu'on n'en gardait pas certains instincts. Ce papy ne semblait pas avoir beaucoup d'instinct de survie, et Blaise remettait vraiment en question ses capacités d'analyse et ses capacités stratégiques. Etre malin et prudent, c'était la base de toute anticipation de son point de vue. D'où venait la fortune du grand-père ? De flatteries répétitives envers d'autres riches ?

- Je ne m'attendais pas à ça, c'est tout. Je réajusterais ma personnalité pour la prochaine fois.

Il devait le traiter comme les autres hommes riches ordinaires qu'il avait déjà côtoyé. Il était tout de même un peu déçu. Qu'est-ce que Ludmil lui trouvait, à ce père/papy ? Peut-être qu'il aimait justement ce coté quelconque. En tout cas, il était prodigieusement agacé qu'on lui parle de "deuxième chance"

- Je t'en prie, charmer une assemblée ne m'a jamais posé de problème.

Il s'enferma ensuite dans un mutisme contrarié quand ils furent dans la voiture. Sa dignité avait été froissée.



Dual fit une petite danse de la victoire puis il s'empara du dossier de Milo et du petit carnet. Quant à cet ordinateur ... il ne savait pas trop quoi en faire, surtout qu'il entendit des voix parler ensemble dehors, près de la maison, et il reconnaissait celle d'Iza. Un des parents venaient de rentrer, il ne pouvait pas s'attarder. S'il embarquait l'ordinateur et que le père le remarquait ... d'un autre coté, il s'était déjà emparé des dossiers et du carnet de toute façon. S'il avait eu plus de temps, il aurait pu essayer de craquer le mot de passe, mais là, c'était impossible.

Finalement, il décida de le prendre aussi, et de tout remettre à sa place. Il fallait juste prier pour que le papa ne rentre pas dans son bureau immédiatement et qu'il constate trop vite le vol. Dual retourna à pas de loup vers la porte du bureau, et se retrouva dans le couloir. Il alla d'abord tout déposer dans la chambre d'Iza, sous le matelas du lit, puis il retourna devant la porte du bureau et prit le temps de la vérouiller de nouveau. Il se força à ne pas stresser et à ne pas se presser, sinon il risquait de ne pas y arriver et c'était comme ça qu'on perdait du temps.

Il entendit de nouveau le "clic" caractéristique, et il retourna s'assoir sur le lit devant l'ordinateur et des écouteurs, comme s'il regardait une série, alors qu'il était en train de désinstaller le logiciel d'hacking de l'ordinateur, et d'en supprimer toute trace dans l'historique ou les lignes de code du portable.

Ludmil secoua négativement la tête. Ce n’est pas ce qu’il lui demandait. Juste d’abaisser les barrières et non pas de devenir quelqu’un d’autre. “ Abaisse juste ton niveau de sécurité. Tu sais, comme lorsqu’on est à 4 avec YL et Diego. Comme de la famille ? Mais pas comme ma famille au Canada . Je veux dire comme si on était normal ?  » bredouilla t-il

Ludmil adorait son père, simplement parce que sans lui, il n’aurait pas été un calculateur si fin, qu’il lui avait appris à ne pas se faire marcher sur les pieds et avoir un coup d’avance. Cela sans faire partie de la mafia.

- Je sais, je sais. puis il caressa son chien pendant le trajet

Noch posa sa tête sur ses genoux et Ludmil s’autorisa à s’apaiser . Il lui gratta l’oreille puis se pencha pour continuer de le féliciter . Quand la voiture s’arrêta , ils étaient déjà arrivés dans le parking de son appartement au cœur de la capitale . L’ascenseur était privé . Un garçon d’ascenseur les attendaient









Iza occupa son père assez longtemps pour que dual puisse faire son retour dans la chambre, il monta ensuite pour aller voir son petit ami

- Tu vas bien

Demanda le policier en allant s’asseoir près de lui. Il fit signe que son père était en bas d’un geste de la tête

Blaise allait donc essayer : << Hum, très bien, je vais abaisser mes barrières >> Maintenant qu'il avait vu que le grand père semblait être dans la catégorie des gens relativement honnête, il pouvait un peu baisser sa garde.

Mais il avait quand même du mal a voir ce que ce grand père avait ou apprendre a son petit fils. Tout ce qui était chiffre et affaires, sûrement. Pour ça, Ludmil était indéniablement le plus fort.

- Et ta grand-mère, quel est donc caractère ?

Il préférait retourner sur un terrain de conversation plus neutre. Il n'aimait pas penser qu'il avait raté quelque chose. C'était au delà de ses forces.



Dual attendit sagement le retour de son petit ami puis il alla l'embrasser une fois revenu parce qu'il s'était super bien amusé et que Iza avait parfaitement ralenti son papa

- Oui, j'ai été très adroit.

Il ne développa pas plus pour ne pas se faire entendre mais il fit aussi un mouvement de la tête vers le dessous du matelas, histoire qu'Iza comprenne. Ce n'était pas la meilleure cachette d'ailleurs, il en trouverait une meilleure.

Ludmil pensa à sa mère adoptive. Sa grand-mère était une femme drôle, c’est elle qui l’avait fait aimer la mode et l’élégance. Mais c’était aussi elle qui l’avait fait détester la plèbe. Elle ne dialoguait pas avec le bas-peuple tout comme lui.

- Très gentille. Elle adore prendre soin d’elle et montrer sa richesse de manière élégante ce qui est rare ici. Les gens adorent exposer leurs marques en se tagguant de logo

Ludmil tapota ses mains entre elle quand l’appartement s’ouvrit. De la taille d’un véritable palace , il donnait une vue incroyable sur la ville. 9 chambres, 2 grand salon et une cuisine avec des petites mains prêtes à le servir. Il s’assit sur son canapé central

- Tiens… "Где находится портной?

Le couturier arriva finalement puis commença son travail. Ludmil laissa son chien courir partout heureux d’être à la maison . Ludmil se pressa d’aller en cuisine puis vint de nouveau avec des en cas pour Blaise











Iza lui rendu son baiser puis jeta un coup d’œil sous son matelas et sortit le carnet et le parcouru en vitesse. Des dates , ça pourrait coïncider avec des messages que le petit Milo avait reçu

- Bien. Je vais prendre des photos .

Iza alla ensuite ranger le carnet de nouveau puis il observa l’ordinateur. Il se demandait ce qu’était le mot de passe de son père et surtout d’où sortait ce second ordinateur .

- Merci Dual

Puis il s’allongea «  Il s’est fait griffer le visage . J’hésitais à appeler Milo pour savoir s’il allait bien .  » mais il ne devait pas être la seule victime

Blaise écouta la description de Ludmil. Oui, une riche élégante pour résumé. D'accord. Bon, il voyait un peu quelle stratégie adopter avec eux du coup. Une fois arrivé à l'appartement, il dû admettre qu'il était plutôt luxueux. Le sien n'était pas aussi grand et richement meublé que celui-ci. Ce grand-père devait vraiment être très riche.

- J'admet qu'habiter dans ce genre d'appartement doit être très plaisant et gratifiant pour l'ego. J'apprécie assez le style.

Il ne comprenait pas entièrement bien le russe mais il avait cru comprendre qu'il était question d'un tailleur. Ce dernier arriva d'ailleurs. Blaise ne pensait pas avoir besoin d'un relooking, mais si ce dernier était à la hauteur de l'appartement, il avait envie de voir ce que ca allait donner.

- Tu veux vraiment que je fasse bonne impression à ce que je vois.

Il le remercia pour les en-cas et en grignota quelques-uns.



Dual était très satisfait de lui-même, et aux anges d'avoir droit à un baiser. Il le laissa examiner tout ce qu'il avait ramener, ca faisait pas mal de choses à examiner. Il regarda ensuite l'ordinateur :

- Je pourrais essayer de craquer le mot de passe, mais il me faudra un peu plus de matériel ... et du temps, surtout. Mais je peux essayer un ou deux mots de passe avant. Il suffit de se mettre dans sa tête. Ca marche souvent assez bien.

Ca devait avoir un rapport avec Milo, le mot de passe. Il avait l'air très obsédé par lui. Peut-être à cause des yeux vairons ? Quand son petit ami le remercia, il lui fit un grand sourire et alla lui faire un calin en s'allongeant près de lui.

- De rien. Mais tu sais, dans son bureau, il y a énormément de photos de Milo. Son dossier était le seul bien caché. C'était ... plutôt bizarre. Je crois qu'il est ... très intéressé par lui.

Ludmil avait toujours été habitué à ce luxe, mais il savait l’apprécier quand il revenait chez lui . C’était 400 m2 de pur repos. Il se tourna vers son petit-ami «  Oui. Mais j’aime séparer mes revenus russes et mes revenus canadiens. Les modes de vie aussi.  ». Meme s’il ne vivait pas modestement au Canada, il ne vivait pas dans la même opulence

Ludmil devait avouer que ça lui tenait à cœur. Il joua avec ses doigts un peu gêné d’être pris sur le fait «  C’est que je lui ai tellement parlé de toi. Ça fait des années qu’il te connaît comme mon meilleur ami. Il me dit toujours d’être méfiant, de garder mon cœur mais quand ça te concerne, il est toujours conciliant parce qu’il sait que je t’aime beaucoup. C’est pour cela qu’il était si déçu quand j’ai voulu me fiancer à Myron.  ».

Puis il devait être un peu honnête . Ludmil baissa la tête

- Je l’adore aussi parce que ma mère ne s’occupait pas de moi. C’est une longue histoire dont je n’aime pas parler… mais mon grand-père m’a recueilli à temps. Il a fait de moi l’homme que je suis. Même si au final, je suis plutôt expressif avec les gens que j’aime

Sa maison était ici au final, sa famille aussi. Le reste de la famille qui se trouvait au Canada, il ne s’en sentait pas proche. Sauf de Marva qui avait grandi avec lui mais .. elle avait disparu.











Iza savait qu’il avait aussi été obsédé par Kian à une époque. Mais le seul dénominateur commun était qu’ils vivaient tous dans le quartier asiatique ou pas loin. S’il se souvenait bien Kian n’était pas mauvais à l’école

- Si je devais choisir un mot de passe à sa place, j’aurais sûrement choisi le jour d’une rencontre en chiffre

Il regarda dans les photos qu’il avait prise dans le carnet

- Mais en mot de passe … je ne sais pas quelque chose auquel personne ne penserait comme … je ne sais pas

Il avait du mal à se mettre à la place de son père

- Vraiment ? Alors il ne s’intéresse qu’à Milo en ce moment . Le pauvre …

Blaise ne détestait pas vivre "modestement" même si son appartement était plutôt haut de gamme. Au Canada, on affichait un peu moins ses richesses. Mais ca ne faisait pas de mal de se faire plaisir une fois de temps en temps à ce niveau là. Il écouta ensuite son petit ami tout en le regardant. Bon, si ca lui tenait vraiment à coeur ...

- Je comprends. Je ferais en sorte que ça se passe mieux.

Mais il n'allait pas s'excuser non plus d'avoir agi comme ça, il avait été lui-même. Et si Ludmil avait beaucoup parlé de lui au grand-père, il ne devrait pas être si surpris de sa façon de faire. En tout cas, il était parfois envieux de Ludmil. Il exprimait plus facilement ses sentiments, et il était quand même bien entouré.



Dual réfléchit à la question. Une date, c'était une bonne idée. En tout cas, il était prêt à parier beaucoup d'argent que le mot de passe avait un rapport avec Milo : << Tu devrais essayer la date de rencontre entre Milo et ton père, ou alors, son nom de famille, un truc du genre. Ou peut-être pas la date de rencontre, mais la première fois qu'il a ... tu sais... c'est peut-être indiqué dans le carnet. >>

- Tu sais, tu n’as rien fait de mal. Parfois quand je viens ici, j’ai peur de trop baisser mes gardes. Mais je lache prise quand même . Il te faut du temps. Mon grand-père y réfléchira peut-être

Ludmil observa le couturier donner plusieurs options de vêtements. De son côté, Ludmil resta silencieux sur le reste, il s’aventura dans son appartement. Ses grands-parents avaient adaptés son appartement à ses problèmes de vues rapidement . Quelques points en brailles étaient à étaient à certains endroits pour l’aider à se repérer .

Il réapparu ensuite puis tendu les cartes de nom des invités qu’il potassait lui aussi grâce au braille sous l’écriture .

Ludmil exprimait facilement ses sentiments, non grâce à son éducation mais simplement parce que ça avait toujours été dans son caractère . C’est aussi pour le préserver que ses parents adoptifs l’avait rendu élitiste et teigneux











Iza alla donc essayer le nom de famille de Milo ainsi que la date précise de ce possible moment . Sans surprises, le mot de passe fonctionnait à merveille. Iza avait l’envie de jeter l’ordinateur mais s’ils devaient récupérer des chosss compromettantes ça serait ici

- Il y a un moyen de simplement copier les fichiers sur un disque dur pour les apporter à la police de Toronto . Ça serait beaucoup plus simple que devoir les regarder ..

Il avait tout de même peur de voir des choses qu’il ne supporterait pas. Pourtant rien ne lui faisait peur dans son métier mais là… il avait la nausée

Blaise observa Ludmil. Il avait tout de même un peu de chance que son petit ami soit compréhensif. Mais en même temps, il ne l'aurait pas laissé devenir son petit copain s'il avait été différent. Il hocha donc la tête : << Je sais, on doit toujours être sur nos gardes au Canada alors ce n'est pas très naturel pour moi de ne pas être .... vigilant à tout instant. >>

Blaise regarda les différentes options de vêtements et il opta finalement pour un des costumes rayé gris et blanc. Autant être dans le classique tout en ayant une touche d'originalité. Il allait mettre la totale : haut de forme, gant, et les fameuses cannes décoratives. Quand Ludmil revint avec les fiches, il travailla dessus pour les mémoriser. Il voulait vraiment être irréprochable.

- En parlant de Myron d'ailleurs ... c'est toi qui t'en es occupé, n'est-ce pas ? Quel est le sort que tu lui as réservé, finalement ? je suis curieux.



Dual n'était pas étonné que cela fonctionne. Il alla réconforter son amoureux en posant sa tête sur ses genoux, et en lui caressant la main. Le pauvre, ca devait être si difficile pour lui. Quand il lui demanda s'il y avait moyen de copier ça sans les regarder, il confirma d'un hochement de la tête.

- On devrait pouvoir le faire avec une clef USB. Je vais m'en occuper tout de suite comme ça je pourrais aller remettre le carnet et l'ordinateur à leur place dès que possible, histoire qu'il ne se doute de rien.

Ludmil comprenait. La vie au Canada était différente d’ici. De l’autre côté du globe leurs parents n’étaient pas des sources fiables, leurs connaissances non plus. Seul leur groupe était digne de confiance.

- Je sais.

La question le laissa silencieux. Blaise était au courant ? S’il lui disait, il ne lui en voudrait pas ? Ludmil toucha une des cartes du bout des doigts «  Au début, je ne voulais pas aller aussi loin mais j’étais tellement en colère  ». Son regard se dirigea vers la vue floue de toute la ville

- Je n’en pouvais plus de l’entendre. la voix de Ludmil se cassa un peu sous le coup de l’émotion Mais j’ai fait le bon choix. Maintenant, je n’ai plus de raison d’être en colère ou d’avoir peur













Iza alla passer ses mains dans les cheveux de son petit ami qui posa sa tête sur ses genoux

- Merci. Je n’aurais jamais pu le faire sans toi . Milo va pouvoir prouver olein de choses grâce a ce dossier

Puis le soutien d’un policier restait dd taille. Mais cela voulait aussi dire que son père serait sûrement en prison pendant longtemps. Peut-être le reste de sa vie

Blaise n'insista donc pas plus sur ce sujet, ils savaient tous les deux que c'était compliqué de grandir dans une famille de mafieux. Même si bien sur, ca aidait à forger le caractère et l'intelligence. Blaise jugeait que c'était un mal pour un bien. Le commun des mortels était si ... morne. C'était difficile à décrire.

Il l'écouta ensuite parler de Myron. Bien sur que non il ne le jugerait pas. Myron avait été son tortionnaire, et c'était donc à lui de décider de sa punition. Il aurait juste préféré qu'il ne le fasse pas dans son dos : << Tu aurais pu me le dire. >> Il en concluait donc que Ludmil l'avait fait tué (ou tué lui-même). Ce n'était pas plus mal.

- Et pour Mirza ? Sait il la vérité ? Compte tu la lui dire ?



Dual ferma les yeux, appréciant la caresse dans les cheveux. S'il aurait pu ronronner, il aurait ronronné. Et puis, il était content d'avoir pu donner un coup de main à Milo, il avait l'air gentil. Et peut-être qu'ainsi, Iza arriverait à se pardonner à lui-même et à tourner la page. Même si cela devait le rendre triste d'imaginer son père en prison. Il connaissait bien ce sentiment. Le soulagement, la culpabilité, la solitude, la tristesse, la joie ... tout se mélangeait.

- Ca va aller pour toi ?

- Je sais. J’ai agi sur un coup de tête

Ludmil n’allait pas s’excuser. Myron avait été son problème, il aurait du gérer ce problème avant même qu’il devienne un soucis de groupe.

- Non

Puis il se leva . Il était temps de retourner en voiture maintenant. Ludmil alla donc en direction de l’ascenseur.












Iza ne savait pas vraiment . Il haussa les épaules puis s’allongea sur le lit en observant le plafond

- Je ne sais pas Dual. Je pensais que je serais plus heureux que cela .

Mais il se sentait mal «  Je pense à ma mère et je me demande ce qu’elle deviendra . Mais je suis heureux pour Milo, Kian … même si c’est bien trop tard pour Kian  ». Au moins Milo ne connaîtrait pas le même sort

Blaise n'attendait pas d'excuse. De toute façon, il était mort maintenant alors ca avait peu d'importance. Autant ne plus parler de lui à partir d'aujourd'hui. Pour changer de sujet, il s'approcha de Ludmil et alla le prendre dans ses bras par derrière. Puis il lui murmura à l'oreille :

- En tout cas, cet appartement me donne envie de tester plein d'endroits pour nos retrouvailles tout à l'heure.

Il avait hâte de le voir rougir à cette allusion. Blaise reprit ensuite le chemin vers la voiture, plutot fier de son coup.



Dual s'allongea à ses cotés et alla dans ses bras. Il aurait voulu qu'il se sente plus heureux, lui aussi : << J'aimerais tellement avoir le pouvoir de chasser toute la tristesse de ton coeur ... je n'aime pas quand tu as de la peine. >> C'est vrai, Iza pensait toujours aux autres. Alors Dual il avait envie de penser d'abord à son amoureux pour compenser.

Il n'avait pas les réponses à ses questions. Tout ce qu'il pouvait espérer, c'est qu'il ressorte plus de bien que de mal de cette histoire. Sans pouvoir y résister, il alla lui embrasser le cou, histoire de lui changer les idées.