Junjou romantica T.3

Kaze essaya de protester, il voulait aider ce pauvre Monsieur lui aussi, pourquoi il ne pouvait pas? En plus ca avait l'air d'ennuyer Zéro de devoir prendre le relais alors il ne comprenait pas tout.

- Mais... ça ne me dérange pas tu sais et je ne suis pas occupé et...

Bon, visiblement, on avait décidé de royalement l'ignorer, super. Kaze croisa les bras, un peu boudeur. On ne le pensai pas digne de confiance ou quoi? D'accord il était un peu hyperactif et peut-être un peu trop distrait parfois, mais ca ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas être digne de confiance, si ?

- C'est pas juste, marmonna t'il avant de faire demi-tour, la mort dans l'âme qu'on ne le juge pas capable d'aider ce pauvre Monsieur.

Ragnar soupira. Il ne répondait pas. C'était rarement bon signe

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Zéro tenta d’accompagner le grand dadmet. Il croyait moyennement à cette histoire mais il préférait que Kaze soit loin. Et il n’eut pas tord puisqu’il tomba dans les pommes et fut transporté dans le fameux hôtel où demeurait Ap et Ragnar . D’ailleurs Apophis avait l’air assez fier de sa bêtise

-Parfait, on a un hostage

Ragnar entendit son frère enfin revenir. Il arriva donc devant son frère et remarqua bien vite le petit jouet qu'il avait ramené. Il avait l'air d'être le fils de leur commanditaire. Bon. Il poussa un soupir.

- Pourquoi tu as agi maintenant ? J'aurais préféré qu'on attende que Markus soit affaibli. Là, il va venir à nous, oui, et peut-être qu'il se laissera faire si on menace l'otage mais... on risque d'avoir du mal. Un Lundi en colère est compliqué à combattre.

Markus était toujours en train d'essayer de repérer des signes de sa famille tout en faisant discret. Jusqu'ici il n'avait que des soupçons, pas de quoi avoir une piste. C'était bien digne de ses frères et soeurs ça. Il poussa un soupir.

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Ap’ l’attacha sur le lit. Il s’attendait à ce que Ragnar se plaigne. Mais il semblait assez fier de son coup « Je m’ennuyais. Puis je ne vois pas pourquoi il serait en colère. Les Lunde ne doivent pas avoir de petits protégés.  » puis il remarqua alors que Zéro semblait dormir en profond sommeil

-Puis tu es là. Tu peux analyser sa technique et moi je serais tes poings

Dit-il en montrant ses mains à son frère avec un grand sourire triomphant

Ragnar trouvait son frère désespérant. Il agissait toujours sur des coups de tête et après c'était à lui de tout réparer de mieux qu'il pouvait. C'était souvent épuisant mais il devait faire avec, et puis les initiaves imprévues de son frères donnaient parfois naissance à de bonnes chose.

- Il s'est lui-même banni des Lunde, c'est possible qu'il ne pense plus comme eux. Mais il n'en sera que plus facilement maitrisable j'imagine. Bon. Est ce que quelqu'un t'a vu ? Tu n'a pas laissé de témoin en vie j'espère.

Se trimballer discrètement un mec endormi ne devait pas être simple. Markus finit par rentrer à l'appartement où il s'était planqué avec Zéro, mais ce dernier n'était pas là, alors qu'il lui avait demandé de ne pas sortir.

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Apophis avait envie de mentir mais il ne le fit pas « Ouais, il était assez mignon. Je me demande si je pourrais aller lui rendre visite après tout ça ». Il était totalement son genre. Le petit qui se réveillait sur le lit. Zéro ouvrit les yeux. Il avait mal à la tête. Apophis se pencha au dessus de lui

-Génial, mon nouveau jouet est réveillé

Zéro essaya de regarder autour. Ap était assez peu satisfait, il ne paniquait pas « Vous avez le même accent que lui. » précisa alors Zéro en pensant à Markus. Ils étaient de son pay. Sa famille ? Non, cet espèce de gros dingue rempli de muscle était un peu trop primaire pour ça. Alors il était en face d’ennemi...

- Je peux sûrement vous donner plus que ce que mon père a pu vous donner

En plus Apophis avait laissé un témoin. Parfois, Ragnar avait envie de l'étrangler. Bon. Ils allaient devoir régler ce problème.

- Tu ne peux pas laisser quelqu'un qui a vu ton visage en liberté dans la nature. Il va faire le rapprochement dès que la disparition de ce gars aura été remarquée, surtout si c'est un de ses proches. C'est le rouquin c'est ça ?

Comme le gris se réveillait, il décida de ne pas parler de ça pour la suite, inutile de donner une matière à se réjouir à ce gars. Surtout qu'Apophis allait certainement vouloir jouer avec lui. Il allait falloir le contenir car il devait rester vivant et en relativement bon état jusqu'à sa livraison.

- Ce n'est pas ton père qui nous a engagé. Nous voulons Markus, c'est... personnel. Puisque tu semble le connaitre si bien, tu vas nous parler de lui. Ce sera plus agréable pour toi.

Il n'avait pas besoin d'avoir la confirmation qu'ils étaient effectivement des employés temporaires de son père. De son coté, Kaze était allé en cours mais il boudait encore. Il comptait bien appelé Malik pour lui raconter cette injustice en détail.

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Apophis avait laissé un témoin mignon, nuance ! Ap haussa doucement les épaules « Il était un peu niais, il m’oubliera vite  » . Mais pas trop, parce qu’il voulait se le faire. Soudainement le petit gris se réveilla et Apophis l’observa s’extirper de son lourd sommeil.Zero leva un sourcil quand on lui proposa de parler de Markus

-Oui, bien sûr vous voulez savoir quoi son signe astrologique, sa couleur préféré, non son lieu de naissance, bande de demeurés ? Si vous le connaissez si bien, vous vous imaginez bien que je ne connais rien de sa vie ! Bon sang, je ne sais même pas quand est-ce qu’il est né. Puis kidnapper quelqu’un en plein jour...

Autant jouer le gars sincère et avec zéro infos. Ap se frotta le menton puis se tourna vers son frère « Tu peux me donner les ordres que tu veux . Je me ferais pardonner et je lui ferais cracher le morceau  ».

Bon, évidemment, le petit Zero n'allait pas se montrer coopératif. En même temps, après s'être renseigné sur son sujet, ça ne l'étonnait pas beaucoup. Il n'y avait que son père qui lui faisait vraiment peur, et il aimait jouer les durs. Il avait même été un tortionnaire lui aussi donc il savait comment ça fonctionnait. Il n'était pas étonné qu'il soit en contact avec Markus.

- Un gars intelligent comme toi qui n'a aucune info, cela m'étonnerait beaucoup. Tu es capable de trouver les informations qui t'intéressent. Dernière chance avant que je ne sache mon complice sur toi, et tu n'apprécieras pas du tout, le menaça donc Ragnar



Souten n'avait plus entendu parler de son père depuis la dernière fois, c'était probablement mieux ainsi même s'il se sentait coupable d'avoir cédé à sa demande, mais qu'aurait pu faire d'autre ? Il ne voulait plus penser à cela alors qu'il se dirigea vers l'appartement de Yann. C'était à son tour d'aller dormir chez lui, et cela le stressait un peu malgré les discussions rassurantes qu'il avait eu avec son petit ami. Il agrippa la lanière de son sac où il avait fourré une tenue de rechange pour le lendemain et sa brosse à dent aussi.

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Zéro n’était pas emballé à l’idée de se faire torturer. Mais il y avait une chose qu’il savait c’est que si ces jeunes hommes cherchaient Markus, s’il donnait ses informations rien de bon n’arriverait à ces deux criminels ou à Markus.

- Désolé, je ne sais rien de plus que son âge et son prénom. Qu’est-ce qu’il va me faire la brute ? Tu vas me sauter ? Je crois que je ne suis pas ton type

Plaisanta t-il avec un sourire mauvais. Puis il soupira alors. C’était la deuxième fois qu’il se faisait kidnapper. Cette fois-ci, il n’y aurait pas d’Henry à enquiquiner dans cet hôpital. Ap’ leva le regard en direction de son frère

- Je m’y mets ?





Yann alla ouvrir pour son petit ami. Souten devait dormir chez lui ce soir. Il avait déjà préparé un repas où il en avait plutôt déjà commandé un. Il lui ouvrit alors puis alla l’embrasser.

- Hey Bun

Ça faisait du bien de le revoir «  Bienvenu. Tu m’as drôlement manqué.  » avec tout son travail ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu

Yuri était en train de littéralement s’empiffrer de poulet pané. S’il y avait bien une chose pour laquelle il ne voulait pas débattre dans ce pays, c’était la nourriture : un véritable délice. Il en était à son cinquième bol de ramen quand enfin il rendit les armes. Il en avait oublié sa tête qui lui lançait, la même qui avait violemment frappé la paroi de la patinoire. Ou c’est plutôt la paroi qui l’avait frappé. Peut-être était-ce le décalage horaire qui l’avait rendu maladroit. Il débarquait à peine de Russie (a vrai dire il était arrivé la veille au soir), mais il se devait de tester la glace au Japon.
Le russe n’était pas ici pour faire du tourisme. Il avait une compétition à préparer. Comme si son entraineur avait un quelconque pouvoir télépathique, il entendit son téléphone vibrer.

« Je peux savoir où tu es ??? Tes concurrents ne vont pas t’attendre. On a une ambulance ici qui te cherche, tu peux arrêter de me créer des problèmes ??? »

Ne vous méprenez pas. Ils s’appréciaient. D’une certaine façon.

Avec un soupir il se leva et posa quelques billets sur la table. Le blond remarqua alors le garçon de tout a l’heure avec sa copine et renifla, plein de dédain, et pensa : « Il n’a pas du tout l’air amoureux. Et elle a l’air chiante ». Il posa alors son regard sur la veste avec laquelle l’inconnu avait pressé sur sa plaie douloureuse. Yuri n’avait peut-être jamais demandé son aide, mais voir cette veste salie le dérangea, lui qui était toujours propre sur lui. En passant à côté de leur table il déposa un autre billet et dit, dans un japonais approximatif :

- Pour le pressing

Sur ce il quitta le restaurant, revigoré, et retourna au centre d’entrainement.



Le prêtre lui proposa de prendre un thé chaud chez lui plutôt que de continuer à se statufier dehors, par un froid pareil. Il ne lui fallu pas plus de réflexion pour accepter, en plus en si charmante compagnie. Ho Joo ne voulait pas retourner s’emmerder dans son appartement, aussi il le suivit jusque chez lui. Ainsi il pu un peu plus détailler les infrastructures des temples, et le site en général.

- Au fait, c’est quel dieu que vous vénérez ici ? Demanda-t-il de façon détachée.

Il rangea sa clope écrasée dans la poche de sa veste en cuir. Il ne voulait pas faire l’affront de la jeter à terre juste sous le nez de Shin, qu’il soupçonnait de ne pas être une force si tranquille, plus qu’il s’inquiétait vraiment de la colère divine. Ainsi il découvrit une charmante bicoque, qui ressemblait à un temple miniature. Tout l’opposé de son milieu de vie.

- Je suis censé retirer mes chaussures ?



Shirotani était à présent sur le chemin du retour, son précieux repas au creux de son bras. Il repensa à l’étrange rencontre qu’il avait fait aujourd’hui. Mais le plus étonnant, c’est qu’il ne se souvenait pas avoir perdu ses moyens lors de l’heure qui s’était écoulée. Il fallait dire que Zentsu était un personnage atypique mais bon orateur. Grâce à lui, il n’avait même pas eu le temps de réellement penser à ses problèmes. Maintenant qu’il était à nouveau seul, ses pensées l’assaillirent de nouveau.
Il passa devant le fameux cabinet que tenait l’autre homme, qui s’était avéré être thérapeute. Si c’était lui, peut être que …. Les choses pourraient changer. Aujourd’hui, ce soir, il avait un peu envie d’y croire. De plus, Zentsu lui avait donné son numéro. Il lui avait également proposé une poignée de main pour se séparer, mais Shirotani n’avait pas pu. Il n’avait pas réussi, même en gardant ses gants. Ses lèvres se pincèrent. Il avait été si gentil avec lui. Il se sentait coupable. "Devrais-je lui envoyer un message ? "

Il rentra chez lui et, comme d’habitude, se débarrassa en premier de ses vêtements dans la buanderie et sauta dans la douche. Une fois rassuré, il prit son portable – tout en passant un coup de lingette désinfectante dessus- et prit du temps à taper le message voulu.

« Bonsoir, c’est Shirotani. Merci pour aujourd’hui. Je suis désolé de m’être montré malpoli. Bonne soirée. »



Sonnen prit du temps à réagir lorsque son professeur l’interpella de l’autre côté de la rue. Il n’avait pas l’habitude de le voir dans une tenue de ville. Mais il supposa sur son professeur avait le même sentiment à son égard. Cependant, il n’était pas vraiment à son avantage, le restaurant était particulièrement bondé ce soir. Il avait transpiré dans sa chemise, et en plus il tenait une poubelle puante dans chaque main. Le serre-terre qu’il avait rapidement glissé sur son crâne avait également laissé échapper quelques mèches de cheveux depuis. Malgré ça il tenta de prendre un air enjoué.

- Professeur !

Il se débarrassa des poubelles dans les containers prévus à cet effet.

- Que faites vous dans une ruelle puante et glauque en pleine soirée ?

Son ton était teinté d’humour. « Vous ne me stalkez pas quand même ? Au secours »

Adonis n’appréciait pas voir ses élèves en dehors de la sphère scolaire. Tout comme ses élèves aimaient croire en la non-existence des professeurs dans la sphère sociale. Oui, une véritable fée du système scolaire n’existant que lorsque ses élèves avaient cours. Mais Schrim n’était pas le pire des élèves à croiser à l’extérieur

- Vous êtes …

Il agita ses mains dans le silence cherchant ses mots en vain. Vivant ? Oui, c’était un fait. Cependant son habituel compliment de bienséance n’allait pas marcher. Schéol n’avait pas l’air en forme mais au bord de l’agonie. Le capitalisme avait raison de lui, la sueur perlant presque sur son front

- Vous êtes au travail. Je suis désolé , je voulais être poli mais vous avez l’air exténué

Adonis indiqua la librairie à quelques pas de là. Il comptait se réfugier ici «  Je voulais manger avant de faire un tour en librairie. Je sais assez ennuyant mais je tais du traffic de  » précisa t-il. Non, il ne suivait pas encore ses élèves pour leur glisser des cours d’anglais sous le bras.

- Désolé de profiter de votre malheur mais reste t-il de la place dans ce restaurant ? Je vous promets d’être l’un des clients les plus ennuyants









Zentsu ne s’attendait pas à ce que l’homme de la supérette le contacte de nouveau. Même s’il avait été un super comédien, il se demandait s’il n’avait pas été trop loin en lui tendant la main.

Il se tint devant son miroir et tendu la main à son reflet avec un sourire franc. Peut-être qu’il aurait lui aussi eu peur en voyant un homme bandé de la tête aux pieds avec un sac de course remplie de lames et des blagues un peu douteuses.

- La blague sur les baleines peut-être. Elle était de trop


Le thérapeute échoua sur son canapé lit grinçant , fouillant dans son sac de course. Peut-être avait-il eu la présence d’esprit de s’acheter une boisson dans tout ce fracas ? De l’eau de javel. Mince, il préférait l’évian ou la cristalline

Son portable vibra alors qu’il vérifiait les composants de sa nouvelle boisson énergisante. Une notification d’uber ? Un patient ? Oh. Shirotani. Son acolyte de supérette

«  Shirotani ! Ah mon acolyte de supérette. Vous m’avez déjà manqué ! Ne vous souciez pas de la poignée main. Vous pouvez vous faire pardonner très facilement. Nous pourrions nous revoir pour réaliser une tâche des plus difficiles tel que réaliser des courses ou marcher dans un parc. Votre preux thérapeute servant : Zentsu  »

Sonnen prit sa chemise entre ses doigts pour s'éventer, en l'agitant plusieurs fois. Heureusement sa journée était bientôt finie, et la relève allait arriver. Il acquiesça avec un sourire quand son professeur lui demanda si il restait encore de la place.

- Bien sur. Suivez moi, ici c'est la porte de service.

Sonnen paraissait plus sérieux que d'habitude, du fait de son activité et de sa fatigue certaine.
Il fit le tour du bâtiment et indiqua à Adonis un endroit ou s'assoir, au calme, dans un petit coin reculé.

- Vous avez une petite habitude ici que je dois connaître ?

Un plat, un café. A vrai dire, ça ne faisait pas longtemps qu'il était employé ici. Il ne savait pas si son professeur était un habitué, ce qui ne le dérangerait pas vraiment ... Il détailla encore quelques secondes la tenue décontractée d'Adonis, mais arrêta vite avant de se faire prendre sur le fait, et réajusta son tablier sur ses hanches. On l'appela depuis les cuisine, ce a quoi il répondit par un mouvement de la main indiquant qu'il se dépêchait.



Shirotani ne s'attendait pas à ce que Zentsu réponde aussi vite, aussi il sursauta quand il sentit son téléphone vibrer contre sa cuisse, alors qu'il était plongé dans une émission télévisée. Son poste de télé était une de ses plus fidèle amie. Si pas la plus fidèle... Shirotani n'était pas vraiment du genre à sortir avec des amis. Les lieux publics lui faisaient peur, de même que les gens qui s'approchaient trop près. Rien que d'imaginer le bactérie invisibles lui hérissaient le poil.

La voix du présentateur télé devint secondaires quand il lut le message enthousiaste du thérapeute, ce qui lui dessina un sourire sur les lèvres. Il pouvait alors se faire pardonner. Sortir au parc ou
a la supérette ? Sincèrement, il y pensa plus comme un devoir que comme un réel plaisir. Pendant de longues dizaines de minutes, il n'envoya aucune réponse. Puis il se dit que si ça n'était pas maintenant, jamais il n'aurait plus l'occasion de s'améliorer. C'était peut être exagéré, mais c'est ce qu'il ressentit a cet instant.

" Je suis d'accord. Quand pouvons nous organiser ça ?"

Il était toujours concis et poli dans ses messages. Sûrement une déformation professionnelle.

Adonis ne se fit pas prier. Observant les gestes de son élève, visiblement usé par son job de serveur. Silencieux, il admirait tout de même cet instant. C’était agréable d’une manière de voir un élève un peu humanisé par le travail. Cependant un job aussi jeune, il ne voulait pas jouer les professeurs mais il était tout de même curieux.

- Un café bien noir. Prenez vous aussi une boisson Schrim et venez vous asseoir quand vous avec le temps insista t-il

Après tout , il se devait de le questionner un peu. Adonis avait encore le fil de son élève attachant ses cheveux. Le reste de sa tenue était décontracté, sûrement choquant comparé à son élégance habituel. Et bien non, Adonis ne portait pas des costards lors de ses jours de repos . Le prof d’anglais observa son tablier

- Et je prendrai n’importe quel plat salé









Zentsu décollait à peine ses yeux du téléphone à présent. Il s’aventura dans sa cuisine pour se préparer un repas sain pour son corps pas très sain. Il attrapa un paquet de KitKat goût banane, un bubble tea avec des boules de tapioca en surplus. Il faillit s’étouffer avec une des boules lorsqu’il aspira trop fort.

Alla it-Il trépasser ? Son combat contre la boule de tapioca fut rapide et rude. Le vibreur de son téléphone le sortit de sa transe. Zentsu était un miraculé. Gloire au Dieu des messages , personne d’autre que Shirotani.

« J’adore ce nouveau vent d’enthousiasme que vous avez jeune Shirotani. Donnons nous rendez-vous demain, à la même heure qu’aujourd’hui devant la supérette. Nous irons dans le parc du centre-ville. Pour nous reconnaître , je vous propose de porter des vêtements distingués. Je serais vêtu de bandages et vous d’une écharpe. Qu’en dites vous ? ”

Il s’aventura à manger ses cochonneries. Bon il était temps d’aller voir dans sa douche s’il n’y était pas. En tout cas, il avait un rendez-vous demain avec ce drôle de personnage. Oh, oui vraiment étrange pensa l’homme en élevant ses bandages en dansant sur une toute nouvelle musique d’un groupe tout droit sorti de la Corée

- Ça marche. Je vous apporte ça.

Il remarqua alors son ruban attachant les cheveux d'Adonis. C'est donc ainsi qu'il avait décidé de l'utiliser. Personnellement, il ne pensait pas porter la cravate qu'il avait subtilisé il y a quelques jours. En tout cas à l'école, et il supposa qu'Adonis devait être du même avis. Les élèves pouvaient êtres des animaux primitifs mais il serraient capable de faire le lien, et d'avoir des théories farfelues. Et Schrim sentit qu'il valait mieux qu'ils ne le fassent pas.

En voyant le fil, son humeur devint plus positive. Ça voulait dire qu'Adonis avait pensé à lui en d'apprêtant ce matin. Cette idée n'était pas désagréable. Il glissa un "Ça vous va bien", en désignant l'accessoire, puis disparu en cuisine. Il revint avec la commande, dont le plat avec était choisis par nul autre que lui-même. En la déposant devant son professeur, il retira son tablier et vint s'assoir, ayant vu entre temps la relève arriver.

Il s'était prit pour lui un thé aux fruits rouges. Il aimait particulièrement son goût réconfortant. Pendant quelques secondes il resta silencieux, tournant sa boule a thé dans son eau, comme si il s'hypnotisait lui-même.

-  Vous allez au festival demain soir ?

Sonnen avait prévu d'y aller avec quelques amis.



Shirotani appréhendait déjà.

"Parfait. A demain. Bonne nuit."

Il stressa toute la soirée pour le lendemain, et parvint à peine à dormir, se retournant dans tous les sens dans son lit, le cœur battant et au bord des lèvres. Peut-être étais-ce mieux de le prendre par surprise. Il passa la journée suivante au bureau, planifiant des rendez-vous pour son patron et l'accompagnant partout. C'était un métier dont il s'accommodait bien, et il n'était pas jugé pour ses bizarreries.

Le moment fatidique arriva. Son écharpe enroulée jusqu'à ses yeux, ses nouveaux gants fraichement changés. Il avait du mal a tenir en place et faisait des petits pas sur lui-même en regardant à gauche et à droite. Quelques soupirs s'échappaient de lui.

Shirotani s'était forcé a ne rien manger de la journée pour être obligé de passer à la supérette. Radical, mais efficace.

Shin trouvait la conversation avec ce Ho-Joo intéressante, et ce ne serait pas très distingué de sa part de poursuivre cette conversation dehors par un temps pareil. C'était la moindre des choses de lui proposer du thé. Il le guida donc jusque chez lui quand Ho-Joo accepta, et il lui présenta le temps. Il était ravi de constater que son invité avait l'air curieux.

- Les dieux shintoistes, mais ici nous prions surtout Omoikane, la déesse de la sagesse. Parce qu'il n'y aura jamais trop de sagesse dans ce monde, n'est-ce pas ?

Shin n'aurait effectivement pas apprécié que Ho-Joo jette sa cigarette ici. Mais c'était bien d'avoir arrêté de fumer. C'était plus respectueux ainsi. Il le laissa un peu regarder le temps, puis il le dirigea plus précisément vers sa maison, qui était au final une partie intégrante du temple, et elle y ressemblait donc.

- C'est toujours mieux, oui, mais je ne vous force pas la main. Je sais que certaines personnes n'aiment pas être pied nus.



Rei ne remarqua pas le jeune homme blond qu'il avait "aidé" tout à l'heure. Pour ce que cela lui avait rapporté. Il faisait de son mieux pour avoir l'air intéressé par tout ce que lui racontait la jeune fille en face de lui, mais c'était difficile. Elle avait beaucoup fait de remarque sur sa veste tachée, comme si c'était de sa faute. Il n'avait pas vraiment eu le temps de se changer ou de nettoyer ça. Il sourit à sa copine quand elle lui raconta quelque chose de drôle. Pourquoi est-ce qu'il était là déjà ? Au moins la nourriture était bonne.

Il fut surpris quand le blond débarqua à sa table et posa un billet dessus. Ah oui, le pressing. Il le dévisagea un instant sans rien dire, il les avait quand même interrompu sans politesse, puis, alors qu'il se détournait pour partir, il le remercia :

- Merci.

Autant que l'un des deux soit poli. Il le regarda ensuite s'en aller. Est-ce qu'il allait encore se rendre à la patinoire ? De toute façon ce n'était plus son problème. Sa copine l'interrogea. Encore. Il retient un soupir et lui raconta une fois de plus l'incident de tout à l'heure avant de changer de conversation et de terminer le plus rendez-vous possible ce rendez-vous inintéressant au possible.

Adonis ne comptait pas utiliser ce fil en dehors de ses jours de congés. Bien qu’il appréciait fortement son utilité, il préférait ne pas laisser les jeunes chercher le garçon ou la fille a qu’il manquait son fil. Tout comme, il attendait une discrétion sur la disparition de sa cravate du jeudi. Pour la remplace, il avait opté pour une cravate couleur lie de vin.

Néanmoins, son attention se porta un instant sur ce noeud rouge. Il y porta ses doigts puis lui adressa un geste de la tête poli «  Merci  ». C’est vrai , le professeur avait presque oublié qu’il était en présence de l’ex-propriétaire de cet accessoire.

Adonis débuta par son café. Soufflant dessus avant d’y tremper ses lèvres, il esquissa une petite grimace. Pour dire vrai, il n’appréciait pas le café, il préférait ses cannettes. Pourtant l’engrenage du milieu scolaire, le poussait à se jeter sur des cafés quand aucune boisson n’était disponible.

- Festival ? Oh. J’avais oublié. Mais j’ai déjà corrigé mes copies, rien ne m’empêche de le faire.

Peut-être qu’il inviterait Zentsu, en espérant qu’il ne se balance pas dans un feu de joie pour se brûler vif.













Zentsu avait écouté deux de ses patients se plaindre de leurs travails respectifs. Parfois, la thérapie passait les l’écoute et ensuite les conseils. Aujourd’hui était plutôt une journée d’écoute visiblement. Il les appréciait aussi, ça le faisait penser. La plupart de ses clients montrait une évidente dépression accompagné d’un burn-out. C’était le résultat d’une vie de stressé au plein cœur de Tokyo.

Les mains dans les poches, il remarqua rapidement son compagnon de supérette. Il décida donc de l’imiter un peu , mais sa démarche ressemblait plus à celle d’un crabe à la recherche d’un trésor perdu

- Est-ce que c’est une nouvelle manière de se saluer ? Je l’aime bien. Je vais l’appeler la danse de Shirotani. Un pas à droite puis à gauche . Et on file il tapa ensuite dans ses mains rajoutant deux pas de danses

Puis il plissa les yeux «  Très jolie écharpe d’ailleurs. Je vous ai reconnu de suite. Je me suis dit , voilà l’homme masqué . J’ai peur que vous ne me reconnaissiez pas, j’ai choisi une nouvelle couleur de bandage. Le blanc crème , me va bien ?  »

Puis il pointa du doigt plusieurs endroits «  Est-ce que vous avez une supérette préféré Shirotani ?  »

- Hum, oui, je vois, la sagesse …

Ho Joo n’était pas vraiment familier avec ce concept. Il était plutôt dicté par ses désirs. Il regarda à gauche et à droite. La décoration était simple, sans fioriture, comme ce à quoi il s’attendait.  Il remarqua aussi les quelques affaires d’enfant. Ho Joo n’était pas vraiment à l’aise avec ces derniers. En vérité, ce n’est pas qu’ils ne les aimaient pas, ils le laissaient plutôt indifférent.

La chaleur de la pièce était agréable après ce grand froid. Ça ne lui coutait rien de retirer ses chaussures, aussi il le fit sans rouspéter.

- Où est la poubelle ?

Il ne voulait pas que sa poche empeste le tabac froid.



Yuri retourna au centre d’entrainement, ou il allait clairement passer le plus gros de son temps. Heureusement, l’ambulance n’était plus là mais, à la place, l’attendait un entraineur furieux qui lui passa un savon salé. Quand il se rendit compte que le blond n’en avait pas grand-chose à faire, occupé à lacer ses patins, il abandonna avec un soupir. S’il n’était pas aussi doué dans ce qu’il faisait, il lui aurait déjà arraché les yeux.

Place à l’entrainement. Il ne se fracassa plus la tête sur une parois, mais il était quand même légèrement déconcentré. Le garçon qui l’avait aidé tout à l’heure lui avait, comme dire, tapé dans l’œil. Comme si saigner de la tête ne suffisait pas. Ça l’avait rendu presque aveugle sur le moment mais la beauté de Rei ne lui avait cependant pas échappé. Cependant, il était beaucoup trop fier, et avait glissé un bout de serviette en dessous du billet qu’il lui avait donné avec son numéro. Au vu de la non existence d’alchimie entre lui et sa copine, il ne se sentait pas du tout coupable (c’était de toute façon une émotion qui le traversait peu).



Sonnen bu un petit peu de thé après l'avoir laissé assez reposer. Après avoir vu la grimace d'Adonis, il poussa un peu son mug vers lui.

- Bah alors , on commande du café alors qu'on aime pas ça ? On dirait un enfant qui veut grandir trop vite, dit-il en étouffant un rire. Vous voulez gouter ?

Sonnen étendit ses jambes sous la table et toucha celle de son professeur. Il ne s'excusa pas, et ne bougea pas non plus. On ne pouvait pas dire que ce n'était pas fait exprès, car ce serait méchamment mentir. Il savait que, il y a quelques jours, quelque chose s'était passé entre eux, silencieusement. Et il était du genre à aimer prendre les devants quitte à mettre les autres mal à l'aise. Il n'était pas non plus hanté par des questions de morale. Désolé, mais porter son ruban et jouer le jeu, c'était clairement un appel à la séduction.

- Vous y allez alors. C'est bien. On se croisera peut être.

Sonnen espérait en tout cas.



Shirotani était trop timide pour répondre à sa première blague. Zentsu était un peu intimidant par sa présence rayonnante et son enthousiasme. Sa tête disparu encore plus dans son écharpe. Il se tordit les doigts quelques instants. Il eut soudain l'impression d'être ennuyeux et s'inquiéta rapidement de la suite. Ce n'était pas avec lui qu'on pouvait s'amuser, et pour Shirotani, c'était un complexe.

- Bonsoir ... C'est gentil.

Il avait envie de le questionner sur l'origine de ces bandages mais il avait peur de paraître impoli. Et c'était le contraire de sa personnalité.

- Vous avez un style décalé. J'aime bien ça.

Shirotani regarda la devanture de la supérette quand Zentsu lui posa la question "Pas vraiment, c'est juste la supérette la plus proche de chez moi, comme ça je reste le moins longtemps possible dehors."

Son élève le surprit sur le fait. Ça devait forcément se voir en salle des profs. Il ne retenu pas son soupir s’accompagnant d’un sourire dépité. Il mentait donc si mal, lui qui aimait se croire au dessus de la mêlée. Il repoussa sa tasse délicatement pour ne pas en verser le contenue «  Peut-être. Je dois vous avouer que je le bois par effet de mode.  »

Sans honte, il passa ses doigts sur la tasse de son élève. La chaleur était agréable, il garda ainsi ses doigts sur la boisson avant de la porter à ses lèvres. Presque aussi bon que sa canette de jus. Il retira ses lunettes embuées par la chaleur de la boisson.

Maintenant qu’il y pensait, il n’avait pas vérifié ou il avait posé ses lèvres «  Parfois, il y a du bon à s’assimiler aux autres professeurs. Le café est un lien indémodable.  ». De son côté, Adonis et monsieur Nobuchika se disputait ferme dans son esprit.

Il en connaissait des cafés différents. Pourquoi être resté dans celui-là après avoir vu Sonnen. Leurs jambes finirent par se toucher. Adonis ne bougea pas, il croisa simplement le regard de son élève.

- Sûrement. D’ailleurs , quand est-ce que vous avez commencé à travailler ici ?













Zentsu appréciait les bons publiques autant que les publiques timides. Voir ce visage s’enfoncer encore plus dans cette écharpe le fit sourire quelques peu. Pourrait-il encore respirer s’il continuait à se cacher derrière cette barrière de laine. «  Hello Shirotani, ici le monde derrière l’écharpe. S’il vous plaît abaissez vos barrières pour que nous puissions établir un contact visuel de trois secondes afin d’affirmer que vous n’êtes pas en colère contre moi et les blagues  »

Zentsu se permit d’imiter très, très mal le bruit d’un talkie-walkie. Il s’y connaissait mal en mission spatiale ou en échange spatial. Finalement, il observa ses doigts puis cligna d’un œil «  Merci, vous devriez me voir sans. Je les porte parce que je suis un yakuza tatoué de haut en bas » . Bien évidemment , il mentait.

Soudainement le thème de la supérette fut abordé. Il fit une tête de choqué, d’homme effaré «  J’ai une supérette pas très loin qui est très agréable. La meilleure parmi les fans de supérettes. Nous sommes un véritable réseau. Propre, lumière blanches, des produits d’une qualité incroyable. Vous voulez peut-être essayer celui là ! Allons-y. Le chemin n’est pas long. C’est cinq minutes de plus.  »

Est-ce que son nouvel ami se laisserait convaincre.

Sonnen prit la tasse de café avec précaution et y trempa ses lèvres. Aussitôt, il fit la grimace et le reposa à son tour. « Je n’ai pas souvent gouté, mais rien à faire, c’est horrible. Peut être avec un peu de lait et du sucre ça passerait mieux ? Mais je ne sais pas si votre égo d’adulte est prêt à l’accepter ». Il ne le pensait pas vraiment, mais embêter son professeur était son activité préférée.

L’élève suivit du regard le thé arriver à la bouche d’Adonis. « C’est bon ? » Ses lunettes s’embuèrent, ce qui décrocha un rire au jeune Schrim. Il reprit la boisson quand Adonis la déposa pour de nouveau boire à son tour.

- Vous avez besoin de café pour tenir une journée ? C’est si difficile que ça d’être professeur ? Désolé, je ne me rends pas compte. Il y a peut-être un autre moyen pour vous garder motivé.

Sonnen bougea légèrement sur sa chaise, ce qui fit frotter leurs jambes. Il avait toujours autant de mal à rester assis sur une chaise sans bouger. C’était surement la cause première de ses décrochages en cours. Son travail lui permettait de dépenser cette énergie. Et ça le tenait un peu plus loin de chez lui.

- Depuis quelques jours seulement … J’ai sentis le besoin de gagner ma croute. Je commence sûrement à vouloir plus d’indépendance. Enfin, ça serait la raison la plus logique. Est-ce qu’on ne devrait pas aller à la librairie avant qu’elle ne ferme ?

Il s’était invité lui-même et guettait sa réaction.



« Oh, pardon » Sa tête réapparut comme une taupe dans un jeu d’arcade. Il le prit au mot et verrouilla son regard sur celui de Zentsu pendant 3 secondes, puis détourna les yeux. Oui, il avait compté.

- Je ne suis pas en colère. J’apprécie vos blagues, mais j’ai l’impression de ne pas avoir les armes pour vous répondre. Peut-être … Bientôt … Quand je vous connaitrais plus …

Il se reprit soudainement et agita les mains devant « Pas que je ne vous trouve pas déjà de bonne compagnie ! » Il était en train de s’embrouiller lui-même. « C’est juste que … » Après quelques secondes de silence il lâcha l’affaire contre lui-même et ses épaules s’affaissèrent. Il laissa tomber ce qu’il voulait dire et espérait que Zentsu avait compris. Il était un peu déçu.

Shirotani plissa les yeux à la remarque de Zentsu, ce qui lui fit également froncer son nez, libéré par l’écharpe.

- Je ne vous crois pas.

Zentsu proposa alors d’aller à une autre supérette. Il était déjà venu avec l’idée de se surpasser, alors pourquoi refuser ? Il lui fallut cependant un certain temps avant d’acquiescer. S’il décrivait la supérette comme propre, il pouvait lui faire confiance. Ainsi ils se mirent en chemin.

- Est-ce que ce magasin est fort fréquenté … ?

Ça l’inquiétait un peu.

Le professeur observa son élève boire à son tour dans sa tasse. Il n’avait pas pensé que Sonnen allait s’aventurer à goûter cette boisson « d’adulte ». Ses papilles ne furent pas moins épargnées, il lui adressa un sourire visiblement amusé par le spectacle. Néanmoins les taquineries ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd.

- Je crois que mon ego risque d’en mourir. Fort heureusement pour moi, je pense que vous saurez garder le secret

Il prit un petit sachet de sucre et le versa dans le café puis retourna à son thé. Adonis appréciait, il aimait les goûts fruités ainsi que les odeurs douces «  Vous avez bon goût, je peux vous accorder cela  » dit-il en éloignant la tasse de ses lèvres. Ses doigts tapotèrent la tasse avant de la reposer.

- Ce n’est pas tant la difficulté du travail. Jouer de mon autorité ne me dérange pas et ne m’a jamais dérangé. Mais j’aime croire que vous méritez des cours un tant soit peu énergiques. Devenir le professeur mou, inerte et lasse. Très peu pour moi

Adonis parlait toujours de son travail avec une attention particulière. Il appréciait fortement donner cours à des lycéens, il avait été à cette place, il savait ce que c’était et souhaitait ne jamais l’oublier. «  Mais ça serait mentir de dire que je ne fais ça que pour vous. Ça arrive aux meilleurs les soirées qui deviennent des matinées  ». Et il était ami avec des bons fêtards.

Leurs jambes se frôlèrent, encore un excès d’énergie. Il se demandait «  Comment restez vous concentré pour le dessin Schrim ? J’espère qu’avec ce travail vous avez le temps de penser à vos cours, vous et le dessin. » .

Tiens , venait-il de s’inviter. Il sortit son porte-feuille puis se leva «  Vous êtes drôles. Votre générosité vous sauvé aujourd’hui.  ». Usuellement, il n’aurait pas emmené un élève en sa compagnie.









Zentsu ne s’attendait pas à être pris au sérieux. Si bien que quand Shirotanj tint son regard pendant exactement 3 secondes, il dû se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas rire. En voilà une belle arme, une innocence et naïveté pouvant en tuer des milliers. Il dû se tourner un instant pour souffler doucement. Bien le contact était établi

- Pourtant vous me faites rire. Ce n’est pas à votre insu mais vous avez une personnalité très agréable. Tout le monde ne répond pas à mes blagues, vous savez. Mais que voulez vous savoir sur moi ?

Zentsu s’attarda sur ses gestes, il posa doucement son doigt sur son propre front puis hocha la tête «  Je te reçois 5 sur 5. Ne t’inquiète pas.  ». Il coupa leur conversation télépathique pour ensuite regarder son nouvel ami en prenant un air innocent

- Je veux bien vous dire la vérité. Mais … je ne la dis pas avant que ces personnes réalisent mes 4 défis. Je peux vous en proposer un aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas, ils sont simples


Zentsu regarda l’heure «  L’heure de pointe est dans 30 minutes. Donc on devrait arriver pendant le merveilleux creux.  ». Le faire changer d’atmosphère, c’était déjà beaucoup alors il n’allait pas le forcer à être autour de multiples personnes dans un endroit restreint

Adonis était réceptif à ses taquineries, et ne lui donnait que plus envie de continuer. Sonnen sentit son rythme cardiaque s'intensifier. Etais-ce le sentiment d'interdit ? Ils étaient là, assis à cette table en dehors des heures de cours, sans aucun motif scolaire, à boire dans les mêmes tasses. Son ruban dans les cheveux de son professeur. Sa jeunesse amplifiait peut-être cette sensation grisante. Appréciait-il Adonis plus que de raison, ou cette sensation ? C'était encore flou. C'était nouveau. Et passionnant. Mais plus que tout il se demandait ce qui pouvait bien se passer dans l'esprit d'Adonis.

- Je suis doué pour garder des secrets. Et vous ?

Ils terminèrent le thé et le café, et Adonis son repas. La collègue qui venait de prendre sa relève s'approcha et vint récupérer leur vaisselle. "Vous passez souvent la soirée en dehors de chez vous ? C'est drôle, on ne dirait pas. Vous avez toujours cet air strict. Je suis content de la savoir, une nouvelle chose que j'apprends sur vous." Quand Adonis l'informa de son inquiétude concernant ses études il fit un vague geste de la main.

- Assez parlé de l'école et des études. Nous ne sommes pas au lycée. Gardons ça pour nos cours particuliers.

Sonnen ne s'attendait pas à ce que son professeur accepte. Il marqua un temps d'arrêt mais se reprit vite. Est-ce que tous les élèves généreux rencontrés par hasard dans la rue avaient le même privilège ?

Ils se levèrent, et Sonnen retint Adonis avant qu'il ne se dirige vers la sortie. "Attendez-moi une minute. Je vais vite me changer". Après avoir autant donné aujourd'hui, il avait besoin de se sentir bien dans ses vêtements. Il avait prévu de quoi se changer dans la salle du personnel. Il disparut un instant derrière une porte de service, et réapparut peu de temps après dans une tenue un peu plus habillée, et les cheveux un peu plus discipliné, même si le serre-tête avait laissé des séquelles avec quelques épis incontrôlables. "Allons-y".  



Shirotani était rassuré par la réponse de Zentsu. Au moins, il ne devrait pas jouer un rôle et prétendre être quelqu'un qu'il n'était pas. Il ne savait pas vraiment en quoi il le faisait rire, mais il était content de le savoir. Il y avait plein de choses qu'il voulait connaître, mais ce n'était que leur deuxième rencontre, il ne sentait pas de lui poser plein de questions sur sa vie personnelle, alors il décida de poser de bêtes questions.

- ... Votre plat préféré ?

C'était bien curieux de proposer des défis. Zentsu devait apprécier rendre les choses ludiques. Ce n'était pas incompatible avec son métier, finalement, aussi il joua le jeu. "Ah oui ? Quel est le défi ?" Il était un peu anxieux sur le défi en question. "Beaucoup de personnes ont réussis à connaître la vérité ?" Si c'était Zentsu lui-même qui lui proposait, il supposait que dévoiler ces quelques informations ne le dérangeait pas.

Savoir qu’ils ne leur restaient que 30 minutes avant l'heure de pointe eu pour effet de lui faire presser le pas. Ils auraient le temps même sans se dépêcher mais le secrétaire ne pouvait pas s'en empêcher. Un imprévu pouvait arriver, ou n'importe quoi. On n’était jamais à l'abris. Heureusement, il n'y avait personne ou presque personne dans les rues, et la nuit était fraiche. Il ne se sentait pas oppressé, mais il était quand même rarement dehors aussi longtemps. Le matin, il sautait dans un taxi pour aller au travail, pareil au soir. Il n'avait pas le permis, et son patron avait son chauffeur, aussi il n'en avait pas besoin. Certes, tout ça lui revenait cher, mais ça lui paraissait très secondaire compte tenu des toutes les choses désagréables que ça lui permettait d'éviter. Les transports en commun ? Impossible.

Adonis ressentait quelque chose. Il n’était pas du genre à se voiler la face sur ce petit échange. Le destin s’amusait néanmoins de son désarroi, de cette étrange situation avec son élève. Le recroiser pendant le week-end, une coïncidence étrange. Il rêvassait un peu, se demandant comment arrêter cette petite machine. Parce qu’il fallait être réaliste, rien ne se passerait entre eux. Sonnen était un adolescent, trop jeune pour s’aventurer dans un terrain pareil.

- Un peu moins. Je sais surtout garder les miens plaisanta t-il à moitié

Adonis s’attendait a ce que son image de professeur lui colle à la peau. Il ne désirait pas briser les rêves de Sonnen, mais il se le devait bien «  La plupart du temps à vrai dire. J’aime être en concert ou soirée. Et bien, je ne peux vous rendre le compliment. Je n’ai pas encore eu la chance de vous connaître Schrim. N’est-ce pas ?  ». Il était assez sûr que le jeune homme était assez secret. Cet échange avec sa camarade de classe, rejetant ses sentiments en était la preuve . Après tout, il lui avait assuré qu’il l’appréciait.

Le professeur attendu donc son élève, coupant sa conversation sur les cours pour le moment. Il la reprendrait donc lundi. Quand il revint auprès de lui, il analysa sa tenue. «  Ça vous sied  ». Puis il avança en présence de son élève. La librairie était assez près, il y entra. Voilà le CD de rock qu’il désirait tant. Le professeur s’en saisit avec un sourire. Adonis sortit son téléphone et en fit une photo. Ses amis n’allaient pas y croire.










Zentsu commença à rêvasser de ses plats préférés. Il n’était pas le meilleur des cuisiniers alors rêver de nourriture réussie était une merveilleuse torture. Les repas de son père était en haut de la liste, mais il n’était pas le meilleur. Non, la meilleure était sa voisine de pallier qui lui donnait des supers repas.

- Des Okonomiyaki. Ceux de ma voisine sont vraiment délicieux. Personnellement, je brûle tout ce que je touche. Et quand je ne brûle pas le plat, j’ai des brûlures d’estomacs à cause d’un mauvais mélange

Zentsu paraissait curieux «  Et vous ? Un plat que vous préférez ? Je ne promets pas de le faire, mais je peux convaincre ma voisine de le faire  » dit-il avant de se frotter les mains avec un petit air malicieux. Il pourrait ainsi se remplir la panse par la même occasion.

A vrai dire, les autres n’avaient pas à réaliser des défis. Il expliquait simplement autour d’un verre pourquoi il avait ces bandages. Mais pour son jeune spectateur, il aimait le pousser à avoir des rendez vous avec lui.

«  Le premier défi est de danser une valse. Pas de règle , vous pouvez la danser avec moi, avec un cavalier imaginaire . On peut le faire n’importe où . Dans un rayon du super marché , dans un parc vide, dans un arrêt de bus. Mais valsons

Zentsu a sa question finit par sourire. Il avait un groupe d’amis qui le savait. A présent, ils étaient trois au lieu de quatre… mais oui. Certains avaient réussi le défi d’une certaine manière «  Trois personnes ? Sans vous mentir 4 mais l’un est  » il ferma les yeux et tira la langue pour symboliser la mort d’une manière un peu comique. Il garda son pas, n’accélérant pas tant que ça.

Shirotani devait avoir un peu peur. Mais tout irait bien.

Sonnen n’aimait vraiment pas parler de lui. Il se gratta l’arrière du crâne en regardant le sol. « Vous pouvez me poser une question si vous voulez. Pour me rattraper de mon mensonge. » Il parlait bien sûr de Yuki. Ils sortirent du restaurant, et il suffit de traverser la rue pour arriver à la librairie.

Il se mit sur la pointe des pieds et regarda par-dessus l’épaule de son professeur avec curiosité. « Oh, je vois, donc monsieur est de ce genre la » dit-il en surjouant légèrement.

- Je comprends mieux votre état un lendemain de concert.

Ses pas le dirigèrent ensuite un peu plus loin dans le rayon, regardant avec un vrai intérêt les autres CD’s proposés. Il était content d’être là, alors il devait avoir un peu l’air guilleret. Il trouva rapidement un CD d’un groupe qu’il appréciait, et retourna vers son professeur pour lui faire part de sa découverte.

Une voix dans le rayon perpendiculaire au leur lui parut étrangement familière. Il se pencha sans grande discrétion pour voir qui c’était et reconnu une camarade de sa classe d’anglais, avec une amie à elle. Il attrapa sans crier gare le bras d’Adonis pour le tirer à l’autre bout du magasin – les filles étant malheureusement à l’entrée- du côté des bibliothèque. Le coin était désert. Tenant toujours d’une main son bras, et jeta un coup d’œil furtif derrière la bibliothèque contre laquelle ils étaient.

- C’était pas loin. C’est des amies de Yuki en plus, vraiment cette journée produit des drôles de coïncidences. Mais je refuse de partir d’ici sans votre CD. Allons furtivement à la caisse.



Zentsu provoquait souvent des petits rires chez Shirotani. Il n’en pouvait rien, il était amusant. On ne pouvait pas s’ennuyer avec lui.

- Moi ? Le homard, dit-il avec le plus grand sérieux.

Le secrétaire n’en avait peut-être pas l’air, mais il avait des gouts de luxe. C’était un sujet qui faisait beaucoup rire ses anciens amis du lycée. Ce n’était pas rare de le voir s’extasier quelques minutes autours d’une voiture de sport en l’analysant de loin. Une autre de ses passions, alors qu’il n’a même pas de permis. Ce n’est pas ce à quoi on penserait en premier en le regardant. Malgré tout ça, il n’en restait pas moins quelqu’un de modeste dans sa personnalité.

On ne peut pas dire que le premier défit ne le surprit pas. Mais alors ça voulait dire lui tenir la main, voir la hanche ? Quand il apprit qu’il pouvait le faire tout seul il cessa de retenir sa respiration.

- Je le ferais … S’il n’y a personne dans les alentours.

Shirontani fut contrarié de devoir ralentir et du se retenir pour marcher à son allure. Mais il ne dit rien pour se plaindre, malgré le stress. Les mains dans ses poches, il jouait distraitement avec une bague, et ils arrivèrent plus rapidement qu’il ne le croyait.

Adonis l’observa tenter de s’extirper de cette situation. Un petit rire étouffé par ses lèvres closes se fit entendre. Il observa son élève «  Saurez vous me dire la vérité cette fois ?  » . Sa main se leva pour arranger les mèches rebelles des cheveux de son élève. Il fit claquer sa langue puis se détourna de lui pour avancer vers la librairie

- Je crois que vous poser des questions ne me sert à rien. Vous n’êtes pas de ces personnes que l’on découvre mais ces personnes qui se laisse découvrir.

Adonis n’hésitait pas à dire la vérité. Il ne savait pas si elle plairait au jeune adolescent. Mais cela se voyait, Schrim avait l’âme de quelqu’un qui n’aimait pas se laisser mener. Si bien qu’Adonis, bien que volontaire ne pouvait gravir un escalier sans quelconques marches. «  Mais peut-être que je suis méchant avec vous Schrim. Parce que je ne vous laisse pas jouer à ce petit jeu auquel Yuki tente de s’aventurer. D’autres à part elle l’ont fait aussi , et ont échoué . Je ne me trompe pas ?  »

Adonis se saisit de son ce avec une joie intense. Oubliant leur conversation en l’espace d’un instant pour se concentrer sur la couverture de cette merveille. Adonis laissa échapper un petit rire

- Oui, j’avoue mon grand péché. J’aime
Le rock alternatif. Mais ça ne s’arrêta pas là, j’apprécie le rnb et la pop.

Le professeur regarda le cd que son élève venait de lui montrer. Peut-être pourrait-il lui acheter pour le récompenser. Bien sûr uniquement s’il arrivait à avoir la moyenne en anglais, ça pourrait être sympathique. Adonis ne remarqua pas les voix mais se laissa porter
par les gestes affolés de son élève. Il était un peu plus proche de Schrim à présent, appuyé sur cette bibliothèque, il s’amusa de cette situation légèrement cocasse

- Je ne compte pas partir dans ce cd non plus. Mais … pourquoi nous cachons nous Schrim ? Faisions nous quelque chose de mal ?

La question se posait maintenant. Ce petit frisson de secret. Pourquoi le ressentait-Il ?













Zentsu s’attendait à de simples Hudon, mais des homards. Ses joues gonflèrent d’un coup tentant de retenir un rire de surprise. Quoi ?! Il dû s’arrêter pour rire quelques peu. Ça n’avait rien de ridicule, mais le choix d’un repas comptant excessivement chère l’avait choqué

- Je crois qu’on va devoir se passer des dons de cuisine de ma voisine

Parce qu’elle allait lui lancer une marmite à la figure. Il préférait ne pas tenter le diable «  Vous êtes le prince héritier du Japon ? Monsieur Homard ?  ». C’était son plat préféré alors il devait tout de même en manger au moins deux fois par mois.

- Vraiment ? Alors … je vais commencer à chercher de la musique. Ou peut-être que vous avez une idée du compositeur que vous désirez écouter

Finalement ils arrivèrent. Zentsu prit donc un petit panier, il comptait se nourrir de nouilles instantanées ce soir. Mais il se projetait déjà dans l’avenir avec cette petite danse de son nouvel ami. Néanmoins, comment danser avec lui sans le toucher. Il aurait aimé être son compagnon de valse.

Peut-être comme les mimes, en ayant un mur invisible entre eux. Ainsi il ne le toucherait pas mais ils danseraient sur le même rythme .

- Sinon votre journée de travail ? Comment s’est-elle passé ? Rien de super énervant ?